Le gouvernement britannique vient d’annoncer qu’il allait exclure le titan chinois des télécoms Huawei de son réseau 5G pour raison de sécurité du Royaume-Uni. Il s’agit là un durcissement de position qui risque fortement d’aggraver les tensions avec le Pékin.
Selon le ministre de la Culture et du Numérique, l’achat de nouveaux équipements Huawei sera rigoureusement proscrit dès la fin de l’année 2020 et les terminaux existants devront être entièrement retirés à l’horizon 2027.
Aucune Interdiction en France
Face à cette nouvelle tension entre le Royaume-Uni et Pékin, la position de l’Europe oscille entre la volonté de ne pas braquer la Chine et celle de ne pas contrarier son allié américain.
En France, les équipements télécoms de Huawei ne seront pas sujettes à une interdiction totale du marché de la 5G. Toutefois, les opérateurs qui utilisent Huawei devront disposer d’autorisations d’exploitations restreintes à 8 ans.
En Allemagne, aucune décision n’a été encore prise par le gouvernement. Au moment où certains politiques mettent en avant des critères de sécurité susceptibles d’exclure Huawei, la chancelière Angela Merkel quant à elle, redoute davantage les conséquences que subiraient les échanges commerciaux avec la Chine.
À en croire la presse locale, l’Italie envisagerait une éventuelle interdiction.
En Espagne, et particulièrement la Pologne ou la Grèce, les gouvernements ont déjà décidés que les opérateurs utiliseraient les équipements télécoms Huawei dans déploiement de la 5G aux coté de Nokia et d’Ericsson.
Un cadre pris pour cible
Le 1er décembre 2018, la directrice des finances de Huawei et fille du créateur du groupe a été interpellée à la demande du gouvernement américain pendant une escale au Canada, à l’aéroport de Vancouver. Considérée comme étant la future dirigeante du groupe Huawei, Meng Wanzhou a été accusée d’avoir menti dans le but contourner les sanctions imposées par les autorités américaines contre l’Iran. Il s’agit là d’un délit passible de plus de 30 ans d’emprisonnement aux USA, où elle est menacée d’extradition. Son arrestation a provoqué une crise historique entre Ottawa et Pékin, qui a interpellé deux canadiens en Chine quelques jours plus tard pour espionnage.